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la forteresse de Ramsès II de Zawiyet Umm el-Rakham

Zawiyet Umm el-Rakham : l’ultime frontière - article exclusif

Les anciens Égyptiens avaient une idée précise des frontières. Des bornes (en réalité des stèles dressées ou sculptées à même la roche) montrent la frontière sud et celle du Proche-Orient, avec souvent une succession de forteresses pour marquer la présence égyptienne. À l’ouest, en direction de la Libye, Ramsès II avait décidé de matérialiser cette frontière avec une série de forteresses du nord du Caire moderne jusqu’à la côte méditerranéenne, à plusieurs centaines de kilomètres d’Alexandrie, à 20 km de Marsa Matrouh. Cette dernière forteresse marquait la frontière la plus occidentale de l’Égypte.

Par François Tonic

Au cœur des champs et villages, à quelques centaines de mètres de la mer, un vaste terrain, près d’une maison en construction, expose à tous les vents un site exceptionnel et ignoré de tous : les restes d’une forteresse de Ramsès II.

Bienvenue à Zawiyet Umm el-Rakham

Durant 7 ans, une équipe d’archéologues de l’université de Liverpool a fouillé les lieux. La découverte de Zawiyet Umm el-Rakham eut lieu, un peu par hasard, en 1948. Mais il fallut attendre 1994 pour une fouille exhaustive du site. Une première fouille eut lieu dans les années 1950 par l’égyptologue égyptien Habachi. Il dressa un plan (incomplet) et découvrit quelques objets.

La forteresse était constituée d’une muraille en brique, aujourd’hui détruite, mis à part quelques murets ici et là. Elle mesurait environ 140 mètres de côté. Une seule porte est connue (située au Nord). À l’avant de celle-ci, un bastion solidement fortifié percé de deux portes. Ce système permettait de mieux protéger l’entrée principale de la forteresse. Deux tours gardaient ces portes, sans doute sur le modèle que l’on voit aujourd’hui à Médinet Habou.

La place forte contenait plusieurs aménagements :

-       une série de magasins de stockage pour la nourriture et différentes boissons. À l’origine, ils étaient voûtés comme au Ramesseum. Le nom de Ramsès II fut découvert ainsi que le nom d’un des gouverneurs, Neb-Rê. Surprise, un des magasins contenait des jarres cananéennes (Proche-Orient). Les archéologues pensent que Zawiyet Umm el-Rakham était une station commerciale égyptienne avec la Crète.

-       Près de ces magasins, un temple (et des chapelles) avait été aménagé. Très endommagée, cette structure est bâtie en calcaire.  L’entrée était marquée par un petit pylône suivi d’une cour entourée de colonnes. À côté, un petit temple a été découvert en 2000 seulement. Il était dédié à Ptah et Sekhmet. Les archéologues y découvrirent une très belle statue de Neb-Rê.

Dans la partie sud de la forteresse, les archéologues dégagèrent une étrangère structure appelée « construction sud ». La structure est rectangulaire et comportait plusieurs pièces et des piliers pour soutenir le plafond. Jusqu’à présent, l’utilité de cette construction reste énigmatique : résidence de Neb-Rê ou alors ateliers pour des ouvriers. Des vestiges d’une salle de bain furent exhumés. Une autre hypothèse serait qu’il s’agisse d’un lieu sacré, ressemblant aux massebah de Palestine. Le massebah est un lieu contenant une pierre sacrée. Un relief montrant le gouverneur et sans doute sa femme a été découvert dans cette zone. Une zone résidentielle se situait près de la construction sud.

Disgrâce de Neb-Rê et abandon de la forteresse

Pour une raison mal connue, il semblerait que Neb-Rê soit tombé en disgrâce. Plusieurs pierres décorées de son image et de son nom ont servi de pavement avec l’abandon de la forteresse. Et parfois son nom est effacé. Une hypothèse serait que Neb-Rê prit une certaine indépendance avec Ramsès, qui était alors à 500 km de là !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La forteresse connut une vie assez brève. Construite sous Ramsès II, les Égyptiens abandonnèrent Zawiyet Umm el-Rakham au plus tard au début du règne de Merenptah. La présence d’un possible camp libyen (?) pourrait conforter cette hypothèse. Pourquoi un abandon aussi rapide ? Sans doute trop loin de Pi-Ramsès et des autres forteresses ? Peut-être. La présence de cette forteresse (et des autres longeant le Delta du Nil sur le côté ouest) prouve que Ramsès II avait conscience de la menace récurrente venant de Libye et des tribus nomades. Merenptah devra les combattre énergiquement, mais ce ne sera qu’un répit de quelques dizaines d’années…

 

Commentaires

HelloArticle updated

Hello

Article updated :-) http://www.histoiredelantiquite.net/visite-conference-2/la-forteresse-du-bout-du-monde-a-zawiyet-umm-el-rakham/

bonsoir François,merci pour

bonsoir François,

merci pour ce bel article, le site à l'air assez dévasté tout de même!

joyeuses fêtes de fin d'années!

amicalement!

nfr/etienne

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