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Compte-rendu sur les dernières fouilles au Ouadi el-Jarf

Pierre Tallet est venu parler des dernières fouilles au Ouadi el-Jarf. Cette conférence s’est tenue à l’association AEREA du Chesnay, devant +50 personnes.  

Un rapide rappel a été fait sur le rôle de la mer Rouge et des trois ports connus : Ayn Soukhna, Mersa Gawasis et bien entendu le Ouadi el-Jarf. Ce dernier port a servi durant la 4e dynastie pour les expéditions vers le Sinaï, dans les mines de cuivre et de turquoise. Les expéditions partaient de Gizeh / Memphis pour descendre en direction du Fayoum avant de prendre le désert de l’est pour la mer Rouge, via le Ouadi Araba. Le site du Ouadi el-Jarf est mentionné par Wilkinson dès 1823 puis par des pilotes français au milieu du 20e siècle. 

Le site est approvisionné en eau douce par une source située aujourd’hui au monastère Saint Paul. Le port est constitué d’une grande jetée artificielle, d’un ensemble de constructions près de la rive puis de dizaines de galeries sur une hauteur rocheuse pour se protéger de l’eau et de la pluie. Des camps utilisées par les équipes dominent la plaine. Un grand bâtiment a été dégagé et la fouille y est menée depuis 2015. La fouille des campements a révélé une centaine d’ancres et des pièces plus ou moins grandes. La fouille se poursuivra en 2019.

Les principales galeries ont été fouillées de 2011 à 2018. Un second ensemble, avec quelques galeries, a été découvert et la fouille y a débuté en 2017. Léquipe a découvert 32 galeries. Les navires étaient laissés sur place après les expéditions et démontés pour être déposés dans les galeries. Les galeries sont fermées par de gros blocs de pierre. Des dizaines de marques ont été peintes sur ces blocages, en référence à Chéops. Des centaines de grosses jarres ont été découvertes. Il s’agit d’une production locale et utilisée sur plusieurs générations. Ces poteries portent souvent de courtes inscriptions qui donnent le nom d’équipes. Des paquets de résines ont été retrouvés, mais pour le moment, la mission ne sait pas de quoi il s’agit. 

La fouille du grand bâtiment, près de la rive, a été instructive. Il fait 60 mètres de long sur 40. La fondation semble remonter au début de la 4e dynastie et il est toujours en activité sous le règne de Chéphren mais son occupation est visiblement plus légère. Le premier bâtiment est sans doute à l’abandon et partiellement ensablé. L’étude architecturale a montré que le bâtiment a subi 4 à 5 phases de constructions et de modifications. La fouille a permis de découvrir des sceaux au nom de Snéfrou. Cette découverte remet en cause la datation du site uniquement sous Chéops. Le port est-il en lien avec le chantier de la pyramide de Meïdoum ?

Autre surprise, la découverte de galets marqués à l’encre rouge. Selon Pierre Tallet, il s’agirait d’un système de mesure pour convertir entre une ancienne unité et une nouvelle. L’étude se poursuit pour comprendre le rôle de ces « jetons ».

Pierre Tallet est aussi revenu sur les galeries. Avec les fermetures quasi hermétiques, il était presque impossible de les rouvrir, il est donc possible qu’à l’expédition suivante, les Égyptiens creusent de nouvelles galeries…

Le chercheur est revenu sur les fameux papyrus du Ouadi el-Jarf. Aujourd’hui, l’étude de grands morceaux est terminée. Il s’agit de traduire et de replacer les petits, soit plusieurs centaines. La lecture de ces fragments permet aujourd’hui de découvrir des personnages gravitant au Ouadi el-Jarf, tel que Neferirou, nain et contrôleur des nains. Outre Merer, bien connu des papyrus, un autre nom apparaît : Dedi. Il est possible qu’il soit le supérieur du premier. Les documents évoquent au moins 4 expéditions : ouverture des canaux, transport des blocs de Tourah à la pyramide du roi. Ces missions se déroulent de juillet à novembre. Le papyrus C évoque la construction d’un port en Méditerranée. D’autres textes évoquent des missions au palais royal. Puis de mars à août, les équipes naviguent du Ouadi el-Jarf au Sinaï, pour extraire et rapporter les matières premières.

Ces documents montrent les tâches très diverses des équipes et les multiples compétences de celles-ci, ainsi qu’une certaine proximité avec le roi et de la confiance royale. 

Pierre Tallet rappelle les différents toponymes du site de Gizeh à l’époque de Chéops : l’un des plus importants est Ro-She Khoufou. Les textes évoquent aussi Ankhou Khoufou. Son identification n’est pas certaine, mais il pourrait s’agir du palais royal de Chéops à Gizeh. Pour le moment cette construction n’a jamais été identifiée. Les textes évoquent le toponyme Inou qui se localiserait non loin de Gizeh. 

Autre toponyme découvert, cette fois-ci côté Sinaï : Ineb Khoufou. Il pourrait s’agit d’une forteresse qui gardaient l’entrée du Ouadi Maghara, aujourd’hui le site d’el-Markha

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