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Les Portes du Ciel : la vision des mondes dans l’ancienne Égypte

Comment les anciens Égyptiens représentaient-ils les autres mondes (l’au-delà par exemple) ? De quelle manière pouvait-on y accéder ? Quelles places tenaient-ils au quotidien et dans la religion ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un objet en particulier résume cette vision des autres mondes : le tabernacle. Grâce à son étude, à sa compréhension, nous avons là une des clés pour comprendre les portes du ciel. Mais finalement, on remarquera rapidement que chaque monde, chaque porte possédait son propre matériel, ses propres objets, son code qu’il fallait savoir lire, comprendre. On peut résumer les portes ainsi : l’univers, le ciel sous la terre (l’au-delà), entrer et sortir (lié à la chapelle de la tombe), les portes du ciel (en référence au temple).

L’univers : le sanctuaire des dieux

Pour l’ancien Égyptien, l’univers rassemble les divinités et les éléments qu’elles ont créés. Cela signifie tout simplement que la création du monde fait partie de l’univers, et même ce qu’il y avait avant la création du monde. C’est comme si les chercheurs trouvaient ce qui existait avant le fameux « big bang » donnant naissance à notre univers… Dans la cosmologie égyptienne, ce qu’il y a avant la création, l’élément premier, est le Noun. Le Noun est l’océan primordial, le premier océan. De cette étendue d’eau va émerger une terre, la butte primordiale. Mais si ce Noun est en quelque sorte l’origine du monde, il le menace aussi par la dangerosité de ces eaux. C’est aussi à partir de cette création du monde que vont se différencier trois mondes : le monde des vivants (la terre), le monde des morts (sous terre) et enfin le monde des dieux, le ciel.

Pour présenter ce monde, les Égyptiens utilisèrent une image que l’on rencontre régulièrement, notamment dans les livres des morts : la voûte célèbre (Nout), soutenue pour le dieu Shou. Le sol (la terre) étant représenté par Geb. Mais on constate aussi des métaphores plus complexes que l’œil non averti ne verra pas au premier abord comme une représentation du monde. Ainsi, sur un peigne du roi Djet (1re dynastie, vers 3040 av. J.-C.), on distingue : deux spectres (appelés ouas) représentant la stabilité, un serekh du roi (le serekh contenait le nom du roi avant l’invention du cartouche à la 4e dynastie), la voûte céleste, le ciel, qui est représenté par des ailes déployées où une barque navigue, c’est la barque solaire. Autre représentation de cet univers, et en particulier de l’univers de l’au-delà, la campagne des roseaux, dans laquelle le défunt navigue et cultive la terre pour l’éternité (référence au chapitre 110 du Livre des morts). Mais comment accéder en ces lieux ? Il semble qu’il faille ouvrir les vantaux d’une porte symbolisant en haut, le ciel, la voûte céleste (en bleu) et en bas, la terre ou plus précisément le monde inférieur, l’au-delà représenté par le symbole montagneux akhet (horizon en égyptien). La tombe de Sennedjem montre parfaitement cela.

Une perméabilité entre le ciel divin et la terre humaine

Les mythes de la création dans l’ancienne Égypte sont multiples. Parmi les plus connus sont ceux d’Hermopolis (siège du dieu Thot) ou encore celui de Memphis, et bien entendu Héliopolis, ville solaire par excellente.

L’un des traits intéressants de ces portes du ciel est la communication entre les divers mondes comme nous l’avons vu plus haut. Le fait que des dieux aient régné sur terre avant les humains rappelle cette perméabilité. La vallée du Nil était la terre des dieux, avant que l’homme ne prenne place. On constate le retour du règne divin sur terre avec Akhenaton. Car Akhenaton ne règne pas seul sur la terre des hommes. Une corégence se met en place entre le roi et Aton, le disque solaire. Ce dernier possède ses propres cartouches contenant ses noms royaux.

La peur du néant, des ténèbres existe et cela se traduit très concrètement. Il s’agit de garantir le cycle solaire, le parcours de la barque solaire et d’éviter que les forces néfastes empêchent l’embarcation de faire renaître le soleil. Là aussi nous trouvons deux portes du ciel : celle de l’ouest, celle de l’est. Le soleil rentre et ressort perpétuellement par ces portes.

Les portes vers l’au-delà

L’au-delà commence pour les Égyptiens dans les terres de l’ouest, l’horizon de l’ouest, la montagne de l’ouest, là où le soleil disparaît chaque soir. Nous sommes dans la Douat. La nature de la Douat est double : à la fois céleste et souterraine. Car le soleil, n’oublions pas, parcourt l’au-delà souterrain durant la nuit. C’est là que nous trouvons nos champs éternels du chapitre 110 du Livre des morts. Mais pour aider le défunt à s’y retrouver et éviter de s’y perdre, il existe de très rares exemplaires d’un livre (époque : Moyen Empire) : le Livre des deux chemins. Il s’agit d’une véritable cartographie de l’au-delà. Un autre livre représente d’une autre manière l’au-delà : le livre de l’Amdouat. Il s’agit là de décrire les 12 heures du monde souterrain que le soleil traverse.

Une autre porte : la tombe

Comme nous l’avons vu plus haut, les portes dites du ciel permettent d’entrer et de sortir d’un monde vers un autre. C’est exactement la même chose dans une tombe. Nous y trouvons, dans la décoration, les objets, tous les artifices pour permettre au défunt de sortir au jour, bref de renaître chaque matin puis de regagner la tombe, l’au-delà, la nuit venue (voir article sur le Livre des morts dans ce présent numéro). La fausse porte constitue un élément vital, crucial de la tombe. Située à l’ouest, elle permet de communiquer avec l’au-delà, donc d’y entrer, d’en sortir.

Ne pas oublier le temple

Le temple est lui aussi un moyen de communiquer avec les autres mondes et en particulier avec le monde des dieux. Le temple représente concrètement ce que les Égyptiens nomment l’horizon ou akhet. Comme le précise l’égyptologue Luc Gabolde, l’akhet n’est pas une ligne horizontale, celle de l’horizon, mais plutôt le point du jour. Mais surtout, il existe en réalité deux horizons : à l’ouest, et l’est, faisant que reprendre la course du soleil de son lever à son coucher. Ce n’est donc pas une surprise si le temple est sur un axe précis et par rapport à des repères célestes. Karnak est axé sur le lever du soleil au solstice d’hiver. 

article paru dans toutankhamon magazine n°44

 

Commentaires

Bonjour, Je serais interessé

Bonjour,

 

Je serais interessé par le numéro de toutankhamon magazine n°44. Je n'arrive pas à trouver comment le commander sur votre site.

 

Cordialement

d.orbach@gmail.Com

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